Allez écoute mon frère « Ce que l’Esprit dit aux églises. »

Ce matin, ni avant la messe, ni après, je n’ai pas entendu parler du fameux « motu proprio ! » … Les paroissiens doivent surement être parmi les 65 % de catholiques pratiquants opposés à la célébration de la messe en latin. (Pèlerin du 5 juillet)

Car vous savez surement ce que l’hôte du Vatican, ce 7.7.7 à midi pétante, a publié un motu proprio ! Il se dit que c’est même lui qui l’a écrit en personne.

Un  motu proprio ? Son titre "Summorum pontificum"… rien que cela il faut déjà plusieurs ‘Gaffiot’ pour comprendre ! "Summorum pontificum il semble que cela veuille dire « le soin des souverains pontifes »… et « motu proprio « de son propre chef ! » pas tout simple à comprendre… d’ailleurs le tout accompagné d’une lettre, explicative du Saint Père... et  déjà une littérature abondante qui rivalise d’originalité….

Le cardinal Jean-Pierre Ricard, président de la conférence des évêques de France, a estimé samedi que le motu proprio… allait susciter quelques problèmes dans la communauté catholique… Un "point délicat" : « il va y avoir des grumeaux dans la pâte", a souri le cardinal (PARIS, 7 juil 2007 (AFP)

Mais il a ajouté aussi « N’ayez pas peur ! »   

Le Père Gérard DEFOIS évêque de Lille avoue… « qu’il va sans dire qu'en nos régions ces prescriptions liturgiques peuvent donner lieu à des tensions regrettables lorsqu'il s'agit de célébrer l'Eucharistie comme sacrement d'unité, des commentaires et des requêtes agressives peuvent troubler l'harmonie de certaines communautés. … »

Oui le journal La croix (La Croix 05/07/2007) le confirme : L’arrivée du motu proprio inquiète fortement l’Église de France !

Et le Père Claude DAGENS, évêque d’Angoulême. (Juillet 2007)  se veut vigilant :

« …L’intervention de Benoît XVI m’appelle à exercer mes responsabilités d’évêque, chargé d’une Église particulière et partageant aussi, cum Petro et sub Petro, avec l’évêque de Rome et sous son autorité, le souci de toutes les Églises. C’est à cause de cette catholicité de mon ministère d’évêque que je n’hésite pas à poser des questions qui me semblent légitimes.
Essentiellement celle-ci : même si je comprends le souci de réconciliation qui inspire la démarche de Benoît XVI, je me demande si d’autres stratégies ne sont pas à l’œuvre, qui, elles, feraient valoir d’abord des rapports de forces, conscients ou inconscients, qui peuvent être d’ordre politique ou d’ordre culturel. Je ne pourrais pas accepter que l’on se serve du nom de Dieu, de l’Église et de la liturgie de l’Église pour servir d’autres causes qui seraient finalement étrangères à la vérité de Dieu, de l’Église et de sa liturgie.
Un ami, dont la famille est liée à des groupes fidèles à Monseigneur LEFEBVRE, me disait l’autre jour : ‘’Ils me semblent plus intéressés par des problèmes de rites que par l’Amour de Dieu’’ »

D’autres titres ou remarques glanées ici et là : « Le Vatican en avait perdu son latin…  le voilà retrouvé ! »

« Tous à vos vieux missels ! »

« Motu proprio ou l'épistolaire d'un autre âge ! »

Ce document parle de libéralisation de la messe en latin dite de "saint Pie V"

Il est relatif à l'usage de "la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970". Ce décret, pour le dire en français… redonne force à l’usage du rite romain antérieur à 1962 qui a la particularité d’être en latin. Une langue morte, que seul des initiés parlent couramment et qui a l'énorme avantage de ne pas être comprise par plus de 99% de la population mondiale. Les effets sont immédiats, le mystère de la liturgie en est ainsi exacerbé et la liturgie c’est à dire, littéralement ‘’l’action du peuple’’ est annihilée ! Le prêtre tourne le dos aux fidèles, tout le monde est ainsi propulsé dans l’univers latin et divin par un système de lieutenance qui éloigne Dieu de son peuple.

Pour plus de détail c'est en 1570, que par la bulle "Quo primum tempore", le Pie V promulgue un nouveau missel, qui sera amendé à bine souvent jusqu’en 1962, sous Jean XXIII. Quant au missel de Paul VI en usage depuis le Concile Vatican II, il reste la forme ordinaire de la prière de l’Eglise, dans une langue compréhensible par tous. 

Pour le Cardinal Barbarin Archevêque de Lyon,

« La seule vraie nouveauté de ce Motu Proprio, c’est que la décision d’examiner et d’accéder aux demandes des fidèles dans ce domaine dépend désormais de l’autorité des curés. »

Ce à quoi en définitive le cardinal Ricard lui répond : « Le centre de gravité de la décision a changé, mais la gestion des demandes reviendra de fait à l'évêque, car les prêtres ne seront pas en mesure d'y répondre. Faute de disponibilités et faute de formation",

Il y a bien cependant une nouveauté qui attire l’œil… qui réside dans le fait que vont cohabiter une forme ordinaire de l’eucharistie, avec sa prière ouverte sur le monde, et une autre forme extraordinaire, latinisée… Le Pape Benoît XVI rappelle que la forme extraordinaire du rite romain, anciennement appelée rite de saint Pie V , n’a jamais été abrogée… Alors donc si dans l’Église la communion ne passait plus par l’unicité du geste et de la parole. Si la communion se construisait maintenant dans la différence… Si singulier  et pluriel dialoguait au point de réduire les peurs. Et si dans l’Eglise catholique à bien d’autres propos, que la liturgie on pouvait maintenant envisager  des formes ordinaires qui se conjuguent aux formes extraordinaires ? L’ordination extraordinaire de femmes avec l’ordination ordinaire d’hommes ? L’ordination extraordinaire d’hommes mariés avec l’ordination ordinaire d’hommes célibataires ? L’envoi en mission de laïcs vers certaines responsabilités ministérielles comme forme extraordinaire de la forme ordinaire du ministère ordonné ! Et si dans l’Église on admettait  comme moyen de régulation ou de préservation de la santé l’abstinence comme moyen naturel donc ordinaire et le préservatif comme moyen extraordinaire ?

Allez écoute mon frère « Ce que l’Esprit dit aux églises. »