Reçu d'un ami ... merci !
Dans un document publié le 15 juillet 2010, la Congrégation pour la doctrine de la foi écrit : « toute tentative d’ordonner une femme [constitue] un délit grave contre la foi [ainsi qu’une] atteinte à l’ordre sacré »
Il nous semble que ces deux qualifications sont très gravement erronées.
Un délit grave contre la foi...
Jusqu’à preuve du contraire, le délit est une notion juridique. Appliquer cette notion à la foi revient donc à réduire la foi au domaine de la loi, de la norme, c’est-à-dire revenir exactement aux pratiques dont Jésus est venu nous libérer.
Si délit il y a, ce ne peut être que par rapport à la norme juridique posée par l’Église, norme qui n’a aucun droit à se confondre avec la foi.
Réciproquement, la foi ne peut être atteinte que par le péché, c’est-à-dire par la rupture (plus ou moins profonde) de la relation à Dieu ; veut-on réellement nous faire croire que l’ordination d’une femme serait une telle rupture ?
Une atteinte à l’ordre sacré
Là, nous sommes en présence d’une expression qui comporte deux erreurs, l’une théologique, l’autre philosophique.
... erreur théologique : encore une fois, tout l’enseignement de Jésus, et donc la nouveauté radicale du christianisme par rapport à toute autre religion, a consisté à détruire toute sacralisation à l’exception de l’homme lui-même (tout homme est une histoire sacrée, et seul l’homme est sacré). Dès lors, parler d’ordre sacré est une régression et, qui plus est, une trahison ;
... erreur philosophique : ordre sacré veut évidemment signifier ordre voulu par Dieu lui-même. Or qui ne voit que ce n’est pas Dieu qui refuse l’ordination des femmes, mais bien des hommes (ici l’Église hiérarchique) qui affirment que Dieu refuse cette ordination.
Cela rappelle hélas une très vieille histoire, celle de Galilée ; le processus est exactement le même : on fait porter à Dieu la volonté de maintenir un ordre (naturel ou social) qui n’est que celui que certains croient éternel. L’Église (infaillible !) s’est trompée avec Galilée ; elle risque fort de s’être encore trompée avec l’ordination des femmes…
De surcroît, ce « délit grave » apparaît dans le même document que la condamnation d’autres délits graves comme la pédophilie et le viol de malades mentaux.
Merci pour le rapprochement.
Claude M (Août 2010)