Puanteur

14 juillet 2011

Ce sont souvent les pieds qui suent et qui puent ! Un jour, quelqu’un qui aimait l’ordre établi, entreprit de m’expliquer fermement qu’avant de désirer et vouloir par moi-même, je devais accepter de chausser les chaussures des anciens ! « Oh c’est bien difficile, lui dis-je, tellement elles puent ! » Bien des puanteurs ne manquent pas de nous agresser !

« C’est pourri ! » Souvent cette expression est utilisée familièrement pour dire le caractère un peu désuet ou déclassé de telle ou telle chose : « Elle est pourrie ta caisse ! » Ce n’est pas pour autant qu’elle pue ! Quoique ... je me souviens de ce môme de 13 14ans, cas social doré, de haute société, en manque d’amour mais nourri et pourri par le fric... me disant un jour à moi son gentil moniteur , avec un aplomb presque parfait et un brin d’humour : « Casse tes ruines ailleurs, mec, tu pues l’antiquité ! »

Ceci dit le « tout est pourri ! » tombe comme une sentence plus radicale devant le caractère odieux ou répugnant de certains événements... et génère un dégoût qui ruine la confiance et hypothèque l’avenir ! Une odeur nauséabonde !

Alors le doute s’installe : oui ça pue la combine, la magouille, la manipulation ! Ce sentiment est renforcé devant les événements majeurs qui suscitent de très fortes émotions comme le 11 septembre 2001 ou plus récemment le samedi 14 mai 2011 !

L’incroyable, les séismes, les « out », les traumatismes, les brisures ressenties tant définitives qu’inexplicables, déchainent les passions et les interprétations et nous touchent en profondeur ; nous ébranlent. Et nous sentons bien qu’il ne s’agit pas seulement d’une appréciation des media plus ou moins prompts à mettre de l’huile sur le feu ! En tout cas ni l’émotion, ni l’indignation ne sont des vérités objectives.

La puanteur qu’exhalent tant d’événements ne peut ni me faire opter pour des déodorants trompeurs aux fragrances enivrantes censées faire oublier, ni me complaire ou m’habituer à cette une pestilence fangeuse et marécageuse.

Certes je peux espérer et attendre la force de l’effet de catharsis, lorsque vient la purification des passions que produit la tragédie sur le spectateur que je suis !

Mais par-dessus tout je ressens un souffle, comme une brise légère me parler : " Écoute, mon fils, la terre qui respire, la terre des hommes et les hommes de la terre; accueille-les dans leurs luttes et leurs détresses. Accueille l'événement en sachant toujours le retourner en le voyant à l'endroit, en le sentant -devrais-je dire- bien plus positif que tous ses revers et dévers.

Ce sont souvent les pieds qui suent et qui puent ! Alors comment ne pas appliquer tout de suite cette règle du retournement justement énoncé ? C’est un communiqué de l’ AFP ( 13 juillet 2011) Figurez-vous que les pieds qui puent et les chaussettes sales favorisent efficacement la lutte contre le paludisme, palud maladie transmise par des anophèles, ces moustiques qui tuent chaque année quelque 800.000 personnes dans le monde ! Pour cela il suffit de fabriquer un piège odorant fait de chaussettes sales qui attirent les moustiques. Quis’y frottent s’y piquent ! Les moustiques s’y frottent croyant prendre leur pied en suçant du sang humain... en fait, ils s’y piquent en aspirant un insecticide mortel !