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yonathan
8 mars 2012

Les prêtres amoureux existent : tant mieux !

Je le disais bien, à l’occasion de la Saint Valentin, que ce saint patron des amoureux ... était un prêtre ! Ça s’est pour faire taire ceux qui pensent qu’un prêtre ne peut pas être amoureux !

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Mais le documentaire «La vie amoureuse des prêtres » envisageait les relations amoureuses clandestines... hétérosexuelles principalement, même si, au passage, il y eut allusion à des relations homosexuelles. Il était tard sur France 2, pour suivre ce documentaire, diffusé avec retard, suite à « Des paroles et des actes... » où était reçu recevait Nicolas Sarkozy... Bien sûr, passer d’une émission à l’autre, ça fait un choc... thermique !
J’ai apprécié « La vie amoureuse des prêtres » dans sa tonalité nuancée et assez pudique sur un sujet qui est souvent empreint de jugements à l’emporte-pièce !
Ce documentaire n’a pas asséné des vérités, ni des chiffres, ni  de courbes, là aussi, se furent des touches successives, sociologiques, historiques, officielles, qui ont alimenté des  « témoignages » tramés de trois visages de prêtres amoureux : Kilien, Gabriel et Sébastien. Tous trois amoureux, différemment !
Ces hommes de Dieu sont des hommes ! Ils ont parlé de la place du corps et du cœur, de l’affectivité et de la sexualité. Ils ont abordé aussi la symbolique du célibat, choisi, accepté ou imposé ...Ils ont exprimé le « tout-donné-à- Christ » contenu « dans l’habit noir » que porte Sébastien, ou exprimé par un regard ou  des gestes  qui  reflètent une intériorité. Mais se mêle à cela la force de se tenir par la main, ou de vivre une relation amoureuse qui questionne, bouscule ou amplifie l’engagement initial au Christ,  incluant le célibat.

J’ai été sensible à l’heure du coming out, au désir de cette exigence d’une parole vraie et directe, auprès de celles et ceux pour qui ces prêtres avaient été envoyés. Ce que je trouve juste, fort, parfois troublant est ce fil des jours et de la vie sur lequel se cherche, s’éprouve, se questionne l’engagement, qui se fait hésitant entre plusieurs sincérités et fidélités.
Bien sûr, même si nombre de nos contemporains considèrent la fidélité quelque peu ringarde, plus secrètement ne reste-elle pas au cœur de chacun, une valeur désirée ! Nous voyons bien où la question devient difficile, dans le pluriel « plusieurs fidélités », fidélité à soi même, à Dieu, à un être que l’on aime et au regard de ces prêtres, Kilien et Gabriel, la fidélité à une communauté, à un peuple ! Mais n’est-ce pas le lot de chacun ? En tout cas ces deux prêtres sont impressionnants de sincérité dans le débat qui est le leur !
L’Église réagit souvent vis-à-vis du monde, elle trouve que le monde exalte trop le changement, la mobilité, la flexibilité, le plus souvent pour des raisons économiques. Sa proposition est celle de la fidélité, essentielle pour elle : l’Écriture ne nous montre-telle pas un Dieu fidèle ?  Le prêtre se considère « à part » ou semble mis à part en Église ! L’imposition des mains qu’ils reçoivent semble parfois les faire rentrer dans une caste !  Pourtant l’ordination chrétienne ne fait pas des prêtres à la manière de l’Ancien testament : ils ne sont pas hommes du sacré. Avec le Christ le prêtre est homme du  « mémorial », passion du  Christ, et « serviteur  donné » à un peuple, passion du  frère ! Devenir prêtre engage un discernement, un choix, bien sûr, des qualités tant humaines que morales et spirituelles,  mais Jésus n’impose pas d’état de vie particulier !

Bien sûr j’ai connu et je connais, de ces hommes, qui un jour se sont engagés avec force et foi dans l’engament presbytéral et qui ont du « quitter. » Quitter tout court ! Quitter tout ! Non seulement un ministère, mais un pays, un diocèse, sans rien ...  enjoints le plus souvent à le faire sur la pointe des pieds. Comme si du jour au lendemain ils étaient devenus des pestiférés ! Il m’est donné de partager tellement avec ces hommes qui un jour ont été ordonnés pour ne plus donner... à partir de leur place ! Puisque qu’â côté de ce Christ qui les passionne une femme avait aussi une place ! Je sais que certains diront, comme dans le documentaire : « Mais enfin c’est bien beau de faire tant de cas pour ceux qui partent (ou que l’Église oblige à partir) et qu’il n’y a pas un mot pour ceux qui restent sur 'Cène' !
Enfin je trouve que ce documentaire ose souligner l'hypocrisie de l'épiscopat, certes coincé entre  Rome et l’aspiration du Peuple de Dieu, mais qui tolère ces relations clandestines pourvu qu'elles le restent ! Pour être juste il y a aussi des évêques qui acceptent que tel ou tel homme, ordonné un  jour, se voit confié certaines responsabilités en Église ... à condition toute fois qu’il vienne d’un autre diocèse ou d’une « autre époque ! » Tiens, tiens, là encore l’hypocrisie n’est pas loin !
Cette émission m’a remémoré un vieux devoir, à l’IPER en mai 1973. Je viens de le relire : « Les principales objections faites aujourd’hui au célibat... » Je commençais avec ces mots : « Le débat sur la question du célibat, est aujourd’hui un sujet que l’on aborde fréquemment quand on parle de l’Église ! ... et de citer une émission de télé (Actuel 2 avril 1973),  films, livres, articles ...  et faits de vie : mariage de J. Claude Barreau, converti, prêtre puis marié...
« La vie amoureuse des prêtres » ce documentaire de David André entretient cette vieille espérance que s’ouvre enfin un débat sur les manières de « conjuguer le verbe aimer. » L’Église pour une large part de ses fidèles est prête à cela ! La hiérarchie de l’Église pas encore ? Mais elle ne pourra pas constamment escamoter ce questionnement !

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 Si vous  voulez  voir l'émission  un  clic sur  l'image !

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Commentaires
M
...d'avoir gardé votre esprit et votre coeur ouvert au non jugement ! L'Amour de l'autre n'est pas incompatible ou opposé à L'Amour de Dieu quand celui ci touche le coeur ! Que le Seigneur continue de toucher et d'ouvrir les coeurs !
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