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yonathan
15 septembre 2013

Une affiche choque … et le fait divers qui fait diversion !

Entre  Beaufort et Arêches, le 17ième salon du  goût,  événement majeur en pays Beaufortain qui  rassemble plus de 10 000 visiteurs , a été cette année , annoncé par une affiche mettant en scène  les acteurs du syndicat d’initiative autour du pain,  du vin, et d’une grosse meule de Beaufort mise en partage et mise en  « Cène » par Léonard de Vinci !

affiche_cene_beaufort

1 Si certains sourient en se disant que c’est donc bien vrai que Jésus prit le pain, le vin et le ‘Rompi’  (ici le fromage bien connu de la vallée : le Beaufort !) au contraire, d’autres crient au blasphème ! Certains  revendiquent la liberté d’expression, trouvent cette image détournée, particulièrement déplacée et d’autres rêvent de détourner à nouveau l’image pour ajouter à la place de l’un ou de l’autre, le visage du curé et celui de la responsable pastorale ! 

Bref, qui, dit humour,  qui,  dit mauvaise humeur et même horreur ! Qui,  éructe en inadmissible et scandaleux ! Qui,  appelle solennellement  à boycotter le salon rebaptisé du  « dé-goût ». Certains  sont  blessés ! D’autres croient à un acte issu d’une gigantesque conspiration de christianophobie !

La Cène de Léonard de Vinci est détournée, une nouvelle fois : on  ne compte plus ! Et bien sûr on regarde du côté du clergé pour  s’offusquer qu’il ne s’émeuve point !
2 Que tout cela fait du bruit et les unes des média et des comptoirs : trop  de bruit !

Comme si il n’y  avait pas d’autres  préoccupations combien plus importantes ! Entre une meule de Beaufort devant  un Jésus à  tendance New Age et les infâmes crimes contre  l’humanité ou l'utilisation d'armes chimiques en Syrie… il est indécent de confondre devoir d’informer et recherche de spectaculaire qui  fait le buzz !

3 Dans notre société où on s’éloigne de plus en plus du religieux au point d’en devenir  étranger  on supporte plus que symbole religieux soit mis en avant, c’est à dire sorti de la sphère du privé et du rite, ou détourné, c’est à dire mêlé au quotidien et au profane !

Et si à cette occasion nous réfléchissions un peu  au rapport  sacré/profane, on  gagnerait en crédibilité et respect  !

4 Certes on peut accuser les publicistes et journalistes,  de  tous les mots… et  maux,  sans même voir qu’ils sont d’abord victimes  le plus souvent de leur  ignorance, tellement le « religieux » devient un  langage  inaccessible au plus grand nombre ! 

Voir dans une publicité l’art de Léonard De Vinci, et au-delà la Cène du Seigneur qui l’a inspiré, et plus en avant encore la conviction de gens qui vivent  de la foi au Christ de la Cène … demande  aujourd’hui un travail ( catéchétique  peut-être mais surement culturel…)  qui contribue à la lutte contre l’ignorance ! Et l’ignorance peut être une faute !

5  Sur cette histoire dont  on  fait un  fromage,  et  dont  au demeurant on devient soi même « journaliste »  en glosant dans la rue, sur le net et les réseaux sociaux,  chacun a sa petite idée sur le vrai et le faux, sur  les intentions  des  uns ou des autres … dans des postures bien différentes !

Dans ces réactions pêle-mêle, une seule retient mon attention ! C’est la voix de celles ou  de ceux qui  modestement, presque timidement,  se disent « blessés dans leurs convictions » ! Quand j’entends dire je pense que … en pour ou en contre,  il  est  légitime d’avoir des doutes et de prendre position à son  tour en donnant de la voix ou … sa voix, à moins que je ne la retienne pour les prochaines élections… Piètre vengeance !  

Mais quand j’entends humblement dire : « je suis blessé ! », il y a forcément ‘présomption  d’innocence’ et je ne peux pas avoir de doute. Douter serait prendre le risque  d’augmenter  sauvagement la blessure !

6  Et je veux croire que vivre  « dans  le monde » avec d’autres c’est  reconnaitre et accepter une dépendance des autres et  comme croyant, une dépendance de Dieu ! François de Sales  qui  connaissait  bien la  Savoie…  aimait à  dire  « Entre portez-vous et entre-supportez-vous pour l’amour du Sauveur »  (Lettre MCCXXXVI, 19 septembre 1616) 

Et  que nous dit l’épisode archi connu du « Bon Samaritain » et celui de la scène dite du « Jugement dernier »  dans Matthieu ?  Rien d’autre que de construire ce lien de dépendance et interdépendance au point de se lier à l’autre et à Dieu : celui qui a fait du bien ou  du mal à l'un de ces petits, c'est à moi qu'il l'a fait, dit le Seigneur !  Nous ne sommes pas là pour faire « sa B.A. » mais  bien davantage pour assumer  cette appartenance fondamentale aux autres et devenir des acteurs durables de la société ! 

Le récit du «  bon samaritain » s’ouvre avec cette question « qui est mon prochain, vous savez celui  qui est à aimer à l’égal de Dieu ?  Jésus la reprend quelles lignes plus loin, autrement : « Qui est le prochain du blessé sur la route ? ».  Avant de devenir de bons Samaritains voués à l’aide ou à la bonne pensée, nous sommes appelés à nous reconnaître dans la figure du blessé qui a besoin, et qui dépend des autres. 

« Je vous le dis tout de go, « Doutez un minimum de tout ce que je vous dis. » L’erreur est humaine, mais l’erreur fait avancer. »

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