Lundi, chienne de journée !
Certains dissent c'est le premier jour de la semaine, alors forcément tout recommence !
D'autres disent lundi est déjà le second jour de la semaine ! Le lendemain du jour où nous sommes passés à la pompe de la vie spirituelle, pour ce remplir de l'essence de Dieu !
Ainsi en Dieu il n'y a pas de recommencement ! "Ce que nous avons fait jusques a présent est bon, mais ce que nous allons commencer sera meilleur..." ainsi nous allons de commencement en commencement et il faut avoir du courage pour toujours aller plus avant, puisqu'il ne faut jamais s'arrêter !" (F de Sales, Lettre 1049)
Moi, ado je n'aimais pas le lundi ! Après un week-end de délire, de partage à Tamié, ou avec l'ACE, ou en famille... il fallait reprendre le chemin du bahut. J'aimais assez mon bahut, à cette époque, sauf le lundi qui avait une certaine amertume. C'est d'ailleurs là, que j'ai appris à chanter dans la vie :
« Pars, pars, ne regarde pas derrière toi
Pars, pars, là où tu vas, je serai là. »
Alors en ce lundi "jour de la lune!" il paraît que les prêtres sont dans la lune; c'est-à-dire distraits, hors de la réalité, du travail pastorale;c'est bénéfique un jour pour rêver !
Moi chaque lundi je me dis :
« Pars, pars, ne regarde pas derrière toi,
Pars, décrocher la lune aux chemins de l'impossible!
Et je me présente, chaque lundi à la route !
Mais aussitôt nait en moi cette question comment la route se présente-elle à moi, car enfin la route c'est une affaire d'amour !
Lundi, c'est l'heure de sortir de chez soi, encore, pour avoir accès à la route, pour tirer chemin !
Ah "Tirer chemin! " salésiennement ce n'est pas une mince affaire.
Rien à voir avec la balade champêtre balisée, à la meilleure saison ! C'est plutôt aller aux champignons les jours de chasse !
C'est lundi, il va falloir encore sortir de soi-même, renoncer à ses attaches, au son confort, pour se confronter aux redoutables méandres du chemin !
Se mettre ou remettre en chemin le lundi c'est consentir au don de soi, pour n'appartenir qu'aux autres. Comme l'écrivit F de Sales à Jeanne de Chantal, en pensant à sa consécration épiscopale
“ Dieu m’avait ôté à moi-même pour me prendre à Lui et puis me donner au peuple, c’est-à-dire qu’Il m’avait converti de ce que j’étais pour moi en ce que je fusse pour eux.”
Laissez bruire et gronder les vagues autour de votre barque !
laissez clabauder l'ennemi
et ne craignez pas, car Dieu est là et par conséquent le salut! Vive Jésus " (XIII 120)