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yonathan
20 novembre 2006

Eglise au coeur de ce monde !

J’ai du mal à vivre et penser l’Eglise autrement que dans ce rapport fragile, précaire, jamais acquis totalement entre l’Eglise scripturaire, l’Eglise institutionnelle et l’Eglise « événementielle »


1.      L’Eglise scripturaire transcende le temps, l’espace, les générations par l’unique et immuable désir d’Amour de Dieu pour les Hommes. Un Dieu patient à l’extrême et même au-delà, dans l’attente de la réponse d’Amour de l’Homme pour Dieu !

2.      L’Eglise institutionnelle. L'institution ne précède pas la communauté, elle naît de la communauté: serait-ce à dire qu’elle ne devrait jamais la dominer ? Quel travail en perspective !

L’institution nous renseigne sur la façon dont la communauté s'organise et se structure.

Elle dote la communauté d’une structure d'autorité, pour qu’elle « ait du poids » Le verbe latin « augere » laissent échapper les mots « auctoritas » puis « autorité » : il signifie « augmenter ». La question première à nous poser sera de savoir « pour l’Eglise d’où lui vient cette autorité ? »


La qualité qui, « augmente » l’Église (institutionnelle) et constitue son autorité, n’est-elle pas celle de son antécédence et de ses fondements ainsi que de la morale qui en découle. Ici il nous faut souligner immédiatement que la réalité humaine, demande un travail intense pour ‘remonter à la source et s’y abreuver » ainsi qu’un autre travail non moins  important et hautement risqué pour garder pur les paroles et les actes produits  au lendemain de l’ingestion de l’eau transparente de la source !

 
Ne pourrions-nous pas dire, qu’au-delà de « l’organisation » l’institution est essentiellement paroles par lesquelles la communauté est convoquée et ou autour desquelles elle se rassemble ? Tout un ensemble de  paroles reconnues par la communauté comme l'expression officielle, authentique de son identité et de ses projets.

Des paroles qui disent un sens, une direction, donnent des repères ; elles permettent un « être ensemble »… Des paroles qui donnent une « nervure » (dans une feuille la nervure et  structurante, elle porte l’unité et met en communion et harmonie …) au concert de mots essayés chaque fois que  « deux ou trois sont rassemblées en mon nom. »    

Toujours sur cette question de l’institution qui ne cesse de foutre le camp et de revenir… selon les générations et les analystes de tout poil… et qui n’a pas la meilleure presse en notre modernité, soulignons ce livre de Christian Ducoq « Précarité institutionnelle et règne de Dieu » il souligne que «l’institution a pour fin de permettre aux croyants d'affronter ensemble la longueur du temps et de briser la clôture locale des communautés spontanées ou informelles (...) Ch. Ducoq, « Je crois en l'Eglise, précarité institutionnelle et règne de Dieu (Paris: Cerf, 1999). 

3.      l’Eglise de « l’Evénement » qui s’exprime à travers quelques métaphores  riches  de sens  comme celle du  Corps Vivant ou celle de la Famille ou de la Maison… L’Evénement ?

- L’Événement fondateur : la création : l’homme touché par Dieu depuis son origine. Dans le plus profond de lui-même. L’Homme est touché  par Dieu, personnellement. Il est même pris en main par ce Dieu Potier… qui de surcroit a du souffle à transmettre par un ‘baiser primordial’. C’est là, en ce geste et en cet espace, que commence l’Amour, qu’il se risque au dehors du divin. Et cet espace en l’homme où Dieu le « touche », aussi enfoui soit-il, est un espace sacré, immaculé. Et voilà l’Homme immaculé de conception !

graine_merveillesJ’entends tous les « thanatofages » exprimer leurs sarcasmes quant à la lacune de mon discernement devant la morbidité du monde ! Oui quand au fond l’homme le monde sont bons ! Ceci nous fait comprendre pourquoi quand je  fais de la catéchèse,  mon souci est moins de « transmettre » une parole tombée du ciel, que de contribuer à faire jaillir la force de Dieu, la mémoire de Dieu inscrite en chair, en la chair de chacun ! Il se pourrait bien alors que se soir cette personne enfant ado ou adulte à qui je m‘adresse me fasse vivre à travers lui la parole de Dieu dont il est aussi le dépositaire ! Même si M le Curé ne lui a pas encore remis ‘ta parole est un trésor »

- L’Événement c’est l’Incarnation ! Emmanuel-Dieu-parmi-nous ! Le joli nom de Dieu qui lit  pour toujours l’homme à Dieu ! Un Dieu avec nous non comme un étranger mais comme un compagnon, qui mange le même pain que nous ! Il n’y a pas d’Eglise sans cette alliance fondatrice de la « Terre des Hommes, » des « Hommes de la Terre, » et de Dieu…

L’incarnation emprunte un chemin escarpé qui grimpe jusqu’au mont Calvaire, le Sommet de l’Amour offert. Et au lendemain ce chemin dilate cet Amour jusqu’aux extrémités de la terre et du ciel par la Résurrection et la douce ivresse de Pentecôte !

Si l’Esprit n’épargne pas l’Institution il touche chaque personne. Il réveille leur charisme,  extirpe et révèle les traces de Dieu enfouies en chacun depuis la nuit des temps. Voilà l’Eglise,  vivante…

Celle que Vatican II a surligné comme Eglise Peuple de Dieu, Peuple de baptisés. Du coup appelé à  lire et vivre les signes des temps. Un peuple de baptisés qui crée une condition d’égalité entre les hommes, tous fils de Dieu, et plus particulièrement entre chaque chrétien : nul  n’appellera son prochain  Père, encore mon « Mon Seigneur » !  car ce serait donner à l’homme le nom de Dieu et ruiner sa filiation et sa fraternité ! Une égalité de « statut » ne signifiant pas pour autant une égalité de fonction ou de service. »

L’Eglise événement c’est bien sûr la richesse de ces groupes de croyants -ou de « chercheurs de Dieu » comme je préfère les appelés- qui se réunissent en toute simplicité autour de Jésus-Christ. Envisageant sa parole, le partage de la prière, la solidarité, l’échange et la réflexion sur les réalités qu’ils vivent dans le monde, en famille, au travail, en politique, dans les loisirs, et même en solitude, etc. ce qui n’est pas sans nous faire penser aux modèles des premières communautés chrétiennes. Ils vivent de leur baptême ou peut-être le prépare-t-il ! Ils sont parfois éloignés d’une Eglise-mère, ou en conflit avec elle. Et bien sûr, souvent cela pose question à ‘l’institution. Elle se demande ou leur demande… « mais qui vous couvre ? » « De quel droit, par quelle autorité faites-vous ces choses ? » 

L’Institution justement devrait engager son travail qui ne consiste pas à couvrir ou ne pas couvrir c’est à dire à permettre ou interdire… mais à favoriser la « circulation » d’un groupe à l’autre… Le passage du moi, au nous, au nous tous… L’effectuation du Dieu vivant au cœur de ce monde !

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