Synode sur la famille ...
" Le pape sort renforcé du synode !" L'affirmation est claire, le regard, d'André Vingt-Trois, un peu incertain! Mais tout est subjectif ! Le Figaro renchérit : " Le Synode s'achève sur une victoire importante pour le pape François." "Comment le Pape a perdu sa bataille" (Atlantico) ou plus nuancé : " Synode sur la famille: la victoire à l'arrachée du pape"(Slate.fr) Et la Croix souligne ce qui fait peut-être le mieux consensus : "Un Synode sur la famille qui ne ferme aucune porte."
Je crois entendre, qu'à travers ces nombreuses heures de discussions, (sur deux ans!) et cette ouverture participative à 'une partie du peuple de Dieu,' c'est le visage de l'Église qui se renouvelle.
Après un Jean Paul II, qui avait l'image d'un grand-père, patriarche qui aimait avoir sur ces genoux les jeunes du monde entier, et son successeur au visage plus austère d' un grand professeur, le pape François à l'image toute simple du père. Un pape qui donne la parole à tous dans la famille, qui reparle de synodalité, réclame une plus large responsabilité pour les conférences épiscopales, histoire de coller au plus près aux réalités territoriales si différentes d'un continent à l'autre. Histoire de donner, aussi, cet élan à quitter, sans déserter, la nef, pour aller sur le parvis et jusqu'aux périphéries. Devenir ou redevenir ce que chacun est par son baptême, un missionnaire ! " On ne peut imposer depuis Rome une solution universelle à des situations qui sont très différentes." (archevêque de Paris )
Je crois entendre, de la part du pape François des paroles fortes, incisives et donc dérangeantes.
Il est facile de lui reprocher "de ne s'écouter que lui-même !" Toute parole de cette nature peut être taxée d'autoritarisme. Elle peut être jugée prophétique et efficace par les uns et au contraire déclarative voire dévoyée, par les autres ! Même certains au Vatican se révoltent. "le pouvoir du pape doit être remis en cause. Il faut lui «résister» pour sauver la véritable doctrine de l'Église…" (cardinal Burke)
Je crois qu'il ne faut pas résister au pape qui peut avoir des provocations salutaires, mais par contre résister à nos tentations de refuge ! D'entre soi. ! Qui sommes-nous ? « Nous sommes des pasteurs, non des administrateurs de la loi » dit Mgr Georges Pontier en écho au désir marqué de ce pape qui exhorte chacun à ne pas "instituer le huitième sacrement, celui de la douane pastorale !" Il s'agit donc de garder les portes ouvertes, d'instituer des relais de la tendresse de Dieu marqués par l'écoute, l'accompagnement de la vie telle qu'elle est avec ses fractures ses incohérences ! Je trouve cela aussi séduisant que difficile tellement ce combat n'est jamais gagné à l'avance, pour toute personnes qui est engagé dans un service d'Église !
Je crois, enfin, entendre, la force de l'Évangile quand le pape François, parle des maladies des uns et des autres ! C'est peut-être pour cela que subitement des media commentent une tumeur cachée dans la tête papale! Bref, l'Eglise, le pape la voit "comme un hôpital de campagne après une bataille !" Il n'y a pas d'envoi en mission dans l'Evangile qui ne soit parqué par l'exigence d'aller vers l'autre pour le guérir !
La trilogie c'est daller vers pour se rapprocher de l'autre, entrée en convivialité, puis guérir et donc repousser le mal et enfin annoncer la Bonne nouvelle, de la rencontre possible, de la guérison, et donc de la résurrection : je revis!