Royaume

Ton Eglise Seigneur

donne-nous de l'aimer
sous son visage le plus saint
sous son visage engagé
sous son visage de faiblesse …

Cette revendication est celle d’un certain premier Mai ;

reprise en foule au cours d’un long défilé de tous les saints (ou presque)

Il y a comme cela des petites lignes qui chantées au cœur de mon ordination
restent des versets programmes d’une intense actualité.

« Son visage engagé » et « son visage de faiblesse … » demeurent et nous tendent tout entier vers un avenir. Celui du « Royaume » semblable à un havre de paix où autour de le table du banquet aux viandes esquisses et des vins capiteux, toutes relations sont accomplies, réussies, poussées à l’extrême de la communion.

Mais ce Royaume s’il peut se profiler, se deviner sur terre n’est pas l’Église. Certes mon Eglise est sainte mais elle l’est comme les saints le furent, c’est à dire engagés mais avec leurs faiblesses.

Je prie pour ne pas avoir la tentation d’attendre mon Eglise extraordinairement devenir Royaume de ce côté...  Je prie pour ne pas avoir la prétention d’exiger d’elle ce qu’elle n’a jamais été, la vision ostensible sur la terre des hommes de ce Royaume annoncé par cet Homme nommé Jésus. Pour ne pas laisser prise à la déception, à la rancœur, ou pire à l’agressivité

Je prie et j’aurais encore à jouer de la patience de la prière dans le silence des catacombes
si je considère qu’il en va du royaume comme d’un champ dans lequel le semeur jette la semence… Si je considère que ce royaume est bien présent sur cette terre mais comme une graine dans le sillon.

Alors que je ne cherche pas le royaume de Dieu là où il n’est pas,
La patience et la piste qui y mène ne naîssent nul part ailleurs que dans ce monde et le quotidien des gestes.

Pour parler du royaume mon Église a oublié la simplicité des mots du Nazoréen.

il parle du grain, de la semence abondamment, du semeur, dsicrètement, du trésor caché... des images toutes pleines d’attentes d’espérances.

Elle a « brûlé » ces mots pour les remplacer par des phrases trop compliquées, par des discours trop canoniques, par des leçons trop dogmatiques ou morales, par des gestes trop chargés au sens trop lourd. 

Alors que le chemin de l’Eglise commence avec l’homme. Qu’il se poursuit avec les hommes. Oh ! Pas la foule, non : quelques uns Enfin « deux ou trois » pour être précis. Que le début comme le chemin est bien et mouvant et émouvant. Que la halte sur ce chemin est ô combien nécessaire…

« Assis en cercle autour de Lui » de Lui, Jésus pour écouter, accueillir, pour me laisser regarder et aimé comme il sait si bien le faire.

C’est ici que s’initie l’amour que je deviendrai capable de donner à mon tour dans un échange durable sur le chemin du Monde, du Royaume et de l’Église.