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yonathan
24 juillet 2008

L’indécente Laffrey

Le 7 mars 1815, au retour de l'Ile d'Elbe Napoléon Ier, approche de la descente vers Grenoble. Mais il se retrouve au contact des troupes de Louis XVIII venues l’arrêter. Ce fac à face  l’effraie sur le champ devenu depuis la « Prairie de la Rencontre."
Et aujourd’hui  cette descente continue à poser problèmes… Malheureusement  le nombre de très graves accidents offre une sinistre réputation à cet endroit du joli plateau Matheysin !

Récemment j’y passai en voiture, chemin de visite de jeunes en camp…  La montée s’est bien passée. La visite du camp aussi… en voici quelques imagesVlabonnais

Mais le clou fut le retour ! Des rappels incessants rappellent que cette descente  n’est pas autorisée à tous les véhicules… Et au détour d’un virage vous vous trouvez nez à nez avec une forêt de signalisations : trop d’informations tue l’information ; alors que faire ?

Hésitation devant ce qui pourrait vite devenir une déroute napoléonienne ?  Alors, d’abord ralentir, tenir bien sa droite et avancer calmement… C’est ce que je fais, suivant d’ailleurs  les voitures qui me précèdent ! Mais voilà qu’une barrière s’est installée au milieu de la route ! Piégé, je me retourne : impossible de  battre retraite, je suis suivi serré.  Pas si grave, pensai-je, il suffit d’ouvrir la fenêtre et de décliner, avec fantassincourtoisie, à l’agent de la force publique qui n’a rien de l’accoutrement des fantassins de Louis XVIII la phrase qui sert de sésame, dictée jadis par Napoléon lui-même « Soldats, s'il en est un parmi vous qui veuille tuer son Empereur, me voici.»

Là normalement la barrière aurait du s’ouvrir. Que nenni. La barrière ne frémit point et l’agent ne tremble pas ! Avec son air martial il me fait compter les moutons… de panurge, son regard qui jaillit de sous sa casquette visées trop serrés, laisse poindre un brin d’ironie contenu ! Il ne faut pas grand-chose pour distraire  un agent qui s’ennuie au bord de la route Napoléon ! Je comprends soudain que nous avons fait une erreur. Mais que voulez-vous je n’avais  compris que les  voies de droites ici étaient justement celles destinées à qui a été assez gauche pour enfreindre la fameuse descente qui leur était interdite. L’ingénieur qui passait par là, fort dépité que son « œuvre » ne fonctionne pas si bien que cela, avait eu la géniale idée d’inventer des portiques  pour faire s’en retourner les transgresseurs de descente. Allez donc voir là haut si j’y suis ! Oui excusez moi, monsieur j’aurai du être une personne plus adroite et rouler plus à gauche ! Alors cet ingénieur, qui a la parfaite vision de « la trois D » en rajoute une couche : alors  vous aussi vous avez suivi ? Ben oui… dis-je penaud. J’ai suivi, la route, la droite, les consignes de prudence et aussi la voiture de devant ! Sourire de l’ingénieur (il a un côté humain qui émerge de la tonne de technicité qui bouche ses yeux: «  Le monde a plus besoin de leader que de suiveur ! » « Petit ingénieur leader » ça ne rime pas à rien ! Mais voilà petit ingénieur a pris un bien grande responsabilité qui pour l’instant mène droit dans le mur. De plus  le monde est-il duel? Il ya a au moins deux autres catégories qui s’immiscent entre les leaders et les suiveurs… les  solitaires et le poètes. Les solitaires sont parfois désespérant de silence, de distance, de «je- ne-me-mouille-pas » et assène leurs analyses et les « il-n’y-a-ka ! » sans bouger le petit doigt : « l’autre fera ! » Les poètes ah le poètes ils mettent du jeu dans la vie trop tendues : » tiens Jacques … il chante :

Tous les suivants du monde devraient s'donner la main
Voilà ce que la nuit je crie dans mon délire
Au suivant, au suivant
Et quand je n'délire pas, j'en arrive à me dire
Qu'il est plus humiliant d'être suivi que suivant
Au suivant, au suivant
Un jour je m'f'rai cul-de-jatte ou bonne sœur ou pendu
Enfin un d'ces machins où je n's'rai jamais plus
Le suivant, le suivant

Bon revenons à nos moutons ! Il est vrai, je vous le concède j’ai un peu trop était pris de suivisme. Mais, monsieur le petit ingénieur, vous auriez pu être un leader vous aussi, comme on vous l’a appris à l’école, en matière de signalisation ! Vous auriez  pu inventer un espace pour se retourner et se retrouver, sans risquer de se coincer dans les méandres des portiques ou de tordre pour la ixième fois les barres de sécurité alors que les portiques ne fonctionnent que de puis quelques jours ! Allez  petit ingénier va donc faire un tour  là bas, au plan d’eau si paisible de Valbonnais… pour un peu de repos mérité, pour un moment de solitude, pour suivre et précéder et te laisser aller à un peu de poésie ! minivlb

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