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yonathan
9 août 2008

Etre contraint

Etre contraint, être repoussé, être exclu... n’est jamais situation heureuse, surtout lorsque l'exclusion n'est pas la résultante logique d'un carton rouge, c'est-à-dire d’une faute commise, de règles du jeu plus ou moins sciemment enfreintes. Toute exclusion fait naître et grandir un sentiment des plus douloureux, l’injustice !

.... Julien, Joan, Jacky et les autres... nous devons sentir probablement quelques degrés dans la panoplie toujours renouvelée des exclusions. Mais je doute qu’il y est des exclusions anodines et d’autres majeures. Toutes ont l’effet du couperet qui détache, sépare, isole et rejette à l’extérieur et déporte ou au contraire enferme en l’intérieur et concentre ! Et en extrême ces forces contraires se cumulent lorsque la déportation est concentrationnaire et l’enfermement  dans le camp de la mort est extermination !   

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Contraindre, repousser, exclure,  trouve sa forme  aboutie et définitive dans la mort : mort dans l’âme, mort sociale et mort physique. La mort quelqu’un soit sa forme est probablement bien l’enjeu, tenir, retenir, détenir, avoir barre sur quelqu’un jusqu’à le supprimer, l’éliminer,  efface toute peur ! Parce que la peur est à la source de l’exclusion, elle est « plus grand mal que le mal » comme sait le dire F de Sales.»

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L’exclusion est artifice pour son instigateur qui trouve bénéfice momentanément. Mais à terme l'épreuve de l'exclusion ne grandit jamais celui qui en est l’auteur. Voilà un surfeur sur la vague des acquis faciles. Il est dans l'immédiateté et s'en recule. Il détache sa silhouette sur un fond d’océan perçu comme un lieu amical, source de bonheur lui donnant une puissance séductrice considérable. Mais, malheureusement, cet océan peut masquer bien des dangers et tout transformer en un lieu hostile, source des plus grands malheurs.  Il est ballotté par le grain en surface de l'océan. Chatouilleux et enjôleur au rythme des clapotis, il est incapable de saisir l’intelligence d‘une situation ni son histoire : il ne voit pas naître et s'installer la houle venue du large qui s’agite au fur et à mesure que les fonds marins diminuent. Il profite de la vague qui balaie tout sur son passage.

Pour celui qui l’a subie, l’exclusion, s’il a pu tant bien que mal résister au naufrage, apporte une liberté inouïe. Une sérénité comparable à un ciel apaisé après l'ouragan. Nait alors en lui cette fierté discrète d'avoir résister. Ce qui lui importe ?

Avoir tenu debout contre ce mal !
N’avoir pas renoncé à ses convictions ou composé avec ses valeurs.
Ce qui le fera vivre dorénavant ?

Cette force puisée dans l’expérimentation de la solidarité qui repousse la solitude en cet instant crucial et éprouvant de l'exclusion.

L'expérience et la certitude de trouver au-delà des solidarités humaines plus ou moins timorées, une autre présence, plus enveloppante, plus paisible, à travers un simple regard qui se pose sur soi, un clin d’œil silencieux, une tendresse, un amour. La main lourde de Dieu ou la  légèreté de son souffle alors nous touche. Il est venu sans parler, sans dire qu’il préfère la victime, sans dire qu’il rejette le criminel, sa présence fait du bien, fait le bien, et le bien ne fait jamais de bruit ! En cette liberté de ne devoir rendre le mal pour le mal, s’installe  une unité retrouvée et une véritable paix intérieure.

C’est ici que s’initie probablement le pardon qui viendra un jour parfaire et étendre l’unité et la paix !

S’il est bien difficile  de pardonner, c’est moins une question d’héroïsme que d’agenda: car pour pardonner il faut être trois à l’heure d’un rendez vous ... D'abord être touché par cette présence bouleversante, discrète, aimante, qui redonne du sens à  la vie blessée ou brisée, puis il faudra bien sûr cette présence réelle et parlante de la personne qui demande le pardon, et en fin la présence de celui qui a subi l’injustice, debout, déterminé à se relever, et a relever les yeux pour envisager un avenir et un nouveau regard sur celle ou celui qui l’a blessé si fortement. Oui il est plus important et plus durable de se savoir aimer que de se savoir ou se vouloir venger.

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