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yonathan
29 mai 2009

Esprit de dialogue, je t’attends !

Je me demandais quelle parole  j’allais lâcher dans la blogosphère… pour prendre part au concert des  voix de Pentecôte ! Et ce matin, ont perlé de brillantes  paroles suspendues aux fils de la toile, alors avant que le soleil ne soit trop haut j’en ai fait une photo... je vous la livre… Merci à Stéphane

StephaneboyerC’est aujourd’hui une réalité dont notre Église Catholique a du mal à parler. Le clergé est de plus en plus éclaté dans ses choix et dans la réponse que chacun donne au défi de la mission. Ainsi un paroissien revenant de son appartement dans le sud de la France me dit que le curé de la paroisse exige que tous les chrétiens se mettent à genoux au moment de la consécration durant la messe et qu’aucun d’eux ne sorte avant qu’il soit à la porte pour pouvoir serrer les mains, dans un geste suranné. Dans un autre lieu, le prêtre exige que tous les enfants qui font leur première communion apprennent à recevoir le corps du Christ uniquement sur la langue, comme si leurs mains étaient indignes de recevoir celui qui est né dans une crèche et mort sur une croix. Avec ces deux faits que viennent de vivre mes paroissiens, nous voyons une église du passée resurgir. On n’en parle pas pour ne pas se fâcher entre prêtres mais en fait les chrétiens subissent tous ces caprices d’un clergé de plus en plus autoritaire.

Je vous donne un autre exemple à l’opposé. Certains prêtres reprocheront à des prêtres de mon « genre » de célébrer des accueils pour les couples dont l’un des deux ne souhaite pas s’engager dans le mariage. Nous proposons à ces couples de prier à l’église pour confier à Dieu leur chemin, mais ils ne s’engagent pas dans le mariage. Quand l’un des deux n’est pas chrétien, c’est une façon de respecter chacun : un temps de prière qui permet au croyant de confier son amour à Dieu et pour celui qui n’est pas croyant, un temps pour méditer sur ce qui fait sa vie avec son conjoint.

Si j’évoque cette situation, ce n’est pas par esprit de division, pour dénoncer, pour montrer du doigt. Si je parle de cela, c’est que les chrétiens laïcs sont de plus en plus otages du clergé et je me mets dedans. Les laïcs doivent se plier aux désidérata des prêtres qui leur sont envoyés. Il n’y a pas d’espace pour rechercher ensemble sous le discernement de l’évêque ce qu’il convient de faire. Aujourd’hui notre Église ne dialogue pas, en partant du réel. Pourtant, être prêtre, c’est d’abord servir la croissance spirituelle et humaine de la communauté à laquelle on est envoyé. Il y a forcément un écart entre ce qui est bon pour les chrétiens et ce qu’on peut penser comme prêtre. Comment réfléchir non pas à partir de nos tripes mais avoir du recul ? Comment les prêtres avec les laïcs font-ils ce qu’on appelle de la théologie pratique ? Comment essaye-t-on d’analyser et de proposer des chemins adaptés à notre foi et à notre monde ? Un ami prêtre expliquait qu’après un Concile et la réforme qui le suit, il y a toujours un mouvement de contre-réforme. Ce n’est pas le refus du Concile mais un regard qui souvent veut revenir aux sources. Personnellement, je pense qu’il nous faut inventer et créer. Le passé peut éclairer mais ne doit pas entraver car la vie change et notre réponse de foi sera forcément nouvelle. Alors si l’esprit de pentecôte pouvait souffler pour que le dialogue vrai et sincère se vive entre nous ce serait une vraie grâce, un vrai cadeau.
À la semaine prochaine.
Stéphane Boyer Chronique RCF du jeudi 28 mai 2009
PS : bel exemple de dialogue dans l’Eglise, chapitre 11 des actes des apôtres.

Retrouver les chroniques de Stéphane Boyer sur le lien suivant : ici… Vous pouvez réagir et poursuivre ainsi l’échange.

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Commentaires
M
Il y a une vingtaine d’année, je refranchissais la porte de l’église, grâce à mes enfants, … à d’autres parents. Non pas après un rejet de l’Eglise, mais, plutôt après des liens qui se sont distendus, petit à petit, sans trop s’en rendre compte.<br /> Je n’ai pas franchi la grande porte, je suis arrivée par la petite porte, sur le côté, timidement, espérant y retrouver l’ambiance de mes années d’aumônerie, l’écoute de notre préparation au mariage,… et je n’ai pas été déçue.<br /> J’avais oublié plein de choses, mais je risquais une parole, une parole qui était écoutée, accueillie, telle qu’elle était. Une parole qui ouvrait un dialogue, et, ce dialogue m’a fait grandir. Tant et si bien, qu’il y a une dizaine d’année, j’ai été appelée à prendre la responsabilité de l’aumônerie de l’enseignement public des collèges. <br /> Alors, j’ai croisé Stéphane, Thierry lors de formations de responsables. Ca a été un vrai bonheur.<br /> J’ai appris à écouter, à ouvrir le dialogue. J’ai cueilli de véritables perles auprès des jeunes, des parents,…<br /> Petit à petit, sans y prendre gare, tout est devenu plus compliqué. Il y a des choses à faire, et d’autre non. Des choses à dire et d’autre non. Alors, on n’ose plus, ou on ose en rentrant la tête dans les épaules, craignant « les coup », le jugement, les remarques. La parole se fige. Pourtant Il me fait toujours vibrer, mais j’ai l’impression d’étouffer cette vibration. <br /> Stéphane nous dit que tout est à inventer, à créer. Thierry me dit que nous sommes dans un laboratoire d’expérimentation.<br /> Puissions-nous continuer à essayer sans nous décourager, à créer toujours des lieux de paroles, pour que nous puissions encore et encore cueillir les perles si précieuses que les jeunes osent nous confier.
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