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yonathan
11 juin 2009

Les hauteurs...

Dans l’Évangile  nous sommes régulièrement convoqués à la hauteur, lorsque le ciel s’ouvre pour  laisser couler,  drue sur terre, la parole d’Amour de Dieu qui redit combien nous sommes ses fils  bien aimés. Sur le mont Mont Eremos, à mi pente Jésus déclinait le monde en béatitudes !

Sur le Mont Tabor qui annonçait  une  plénitude de lumière, de vie et de bonheur qui nécessita la passage par le Mont Calvaire. Ces montagnes forment une ligne de crête exceptionnelle !

Au pied des montagnes le rendez vous  à la chambre haute nous oblige aussi à l’élévation… et à la méditation sur la vie et la mission de Jésus.

« Décrocher » pour le voyage quotidien c’est  le risque majeur d’une réduction brutale de « portance » Lorsque plus rien ne vous pousse ni ne vous motive ; lorsque nous nous trouvons dans l’incapacité de supporter les charges confiées. Il y a pas mal de maux qui expriment le désarroi: désespérance, déprime, dépression, laisser aller, échec pastorale…

La chance m’a été donnée d’une autre forme de

panoramisue_mont_cenis30

décrochage… pendant quelques heures. Non pour sombrer mais au con traire pour prendre de la hauteur ! La Savoie en ses  espaces le plus reculés et les plus élevés offrent  une respiration intense.

Le sentiment d’être monté à « la chambre haute. » pour  un moment, être assidus à la prière, pour ouvrir les yeux à l’immensité qui éveille à l’infini au-delà des pics rocheux qui déchirent le ciel. Mais aussi  pour ouvrir les yeux à l’éphémère et mystérieuse beauté  des milliers de fleurs et des marmottes à peine craintives sorties de leur trou d’hiver !

An_mones

« Voir merveilles en ces lieux-là ! » nourrissait et rechargeait le cœur de François de Sales.

J’ai été bien incapable de donner un nom à toutes ces créatures. Par contre à leur contemplation  j’ai  su redonner un nom à toutes les ratures de la vie qui  paralysent,  provoquent le mauvais décrochage et menace l’homme et l’Église ; à tout cet aveuglement spirituel qui s’installe  trop  vitement  sans crier gare et qui nous laisse parfois penser que nous sommes « arrivés!»
Installés dans une aura «évangélique», acquise parfois dans de vigoureux combats ; forts de nos engagements et de nos pratiques qui nous font le leurre d’un certain degré de perfection, de connaissance, de foi … Ivres des tant d’activités  qui nous font dire étonnées  que le temps passe si vite ; qu’il roule et se déroule si vite que nous n’avons plus de prise sur lui . Mais  s’il me manque cet amour je deviens néant ! Je ne suis plus rien sans cet amour né et nourri dans la contemplation des créatures de Dieu !
gentiane1Mon curé, au caté, jadis, les disposait, les unes après les autres  sur les marches d’un escalier. La première marche portait la pierre, améthyste  ou calcaire grossier. La seconde faisait fleurir une Gentiane bleue ou printanière ou encore portait quelque tourbe noire… Sur la troisième s’enroulait le serpent ou  grattait la marmotte. Sur la suivante l’homme debout sur un sommet temporaire… S’il voulait aller plus haut  il avait le choix entre redescendre, pour remonter plus tard, ou adorer une créature unique à l’une des marches. Il pouvait aussi tenter d’aller plus haut par un saut au risque du précipice. A moins, à moins qu’il ne choisisse modestement  d’emprunter le « petit pont de bois » fait de la croix du Christ qui ouvre l’espace infini de Dieu.


Pourvu que nous n’en arrivions jamais à nous satisfaire que de nous-mêmes ! Pourvu que nous n’en arrivions jamais à sous-estimer notre condition d’homme et de créatures.

Dans la grandeur de la « chambre haute » de cette journée  à plus de deux mille mètres j’ai exercer mon regard de croyant au discernement de la main de Dieu derrière chaque « habitant » de ce haut lieu minérale et animal, végétal ou tellement humain dans le geste du berger qui prépare l’alpage.

Pourvu que notre capacité d'émerveillement à nous chrétiens de ce siècle aille toujours  en s’agrandissant ! Allons… en route vers la chambre haute où le mystère de la foi fait vivre l’Église de Pâques et de Pentecôte.

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