Être prêtre par vocation ?
4ième épisode : "un, deux trois, Vocation !"
Certains ne sauraient accepter l’idée de métier ! Quelque soit le métier auquel le ministère du prêtre pourrait faire penser, l’image du prêtre en serait ternie ! Ainsi le « métier » semble contredire la dignité d’un ministère sacré ! C’est là encore oublier le sens des mots, ou préférer les mots chargés d’histoire et de culture chrétienne contre le vocable profane.(1)
En effet « métier », vient aussi du latin ‘ministerium’ croisé avec le mot ‘mysterium’ : ces deux mots se confondent aisément en la personne du prêtre, serviteur ou ministre de Dieu, qui signifie le mystère mêle du Christ !
(1) L’encart historique : Dès le latin chrétien ministère se spécialise dans le sens du service divin, et métier, son doublet populaire, s’applique à l’exercice d’une profession ou d’un art à partir du XIIème siècle. Au XVIème siècle, ministère est utilisé dans le cadre du culte protestant, puis il est repris pour évoquer la fonction du prêtre, la spécialisation politique n’apparaissant qu’au XVIIème siècle.
Dès lors le prêtre est perçu du côté du divin, comme « nouveau Christ » comme médiateur, lieutenant, représentant du Christ sur la terre des hommes ! Dans cette conception, liée à l’image d’un Dieu transcendant, inatteignable l’’incarnation de Christ Fils de Dieu ne semble pas suffire il y ait besoin encore d’intermédiaires, en quelque sorte de marchepieds qui permettent d’accéder au divin.
Ce caractère sacré s’enracine avec ténacité dans l’idée incomplète ou tronquée, une sorte de raccourci abusif, de la vocation: celui (exclusivement « celui » en ce qui concerne le prêtre !) ou celle qui est appelée par Dieu. Je sais bien, que Dieu existe et que certain l’ont rencontré ! Je suis bien sensible à la parole personnelle de Dieu envers chaque homme et femme de ce temps. J’entends bien que dans le mot vocation il y a un appel, un appel personnel, pour une réponse, tournée vers le collectif, vers un peuple, une communauté : celle des hommes croyants ou non croyants. Mais je crois aussi tout autant que cet appel est médiatisé, qu’il est lié à une présence humaine, à une parole humaine, à un geste humain. J’aime beaucoup le récit de la vocation de Saul. Sur la route de Damas, il fait l’expérience personnelle particulièrement forte, renversante, d’un Christ qui fait irruption dans sa vie ! Il lui faudra tout le courage et l’attention d’Ananie pour devenir « chrétien »... Un long chemin, comme toute vocation qui se joue à trois : il y a toi, il y Dieu et il y a l’autre ! Rarement la vie chrétienne ne se joue qu’à deux, mais bien à trois.