2 Danger, jeunes masqués ?

L’Afrique d’où nous venons est peuplée de masques ! A Ouidah,  bien que nous n’ayons pas pu sortir nos objectifs du sac nous avons croisé, comme il n’est pas rare là-bas, des "Eguns" des ‘revenants’ aux larges masques et amples costumes chamarrés !  Une danse syncopée leur faisait traverser la place ! Mais ces revenants étaient bel et bien vivants !
Au Bénin, comme dans toute l’Afrique noire, le sorcier passe souvent un habit solennel et étonnant. Le masque qu’il arbore amplifie le mystère et devient un médium entre l’homme et les puissances lumineuses ou ténébreuses !
Le masque est cet objet qu’il est parfois agréable d’accrocher au mur de la maison, au retour de voyage: emblème ou trophée du pays traversé. Mais, davantage que des  objets les masques sont «présences vivantes» ils trouvent toute leur expression dans la danse et les rituels. Ils y sont souvent engagés par une action violente; c’est à ce prix qu’ils réunissent notre monde quotidien au monde surnaturel. Chaque masque intervient pour une raison précise dans différentes situations : force et séduction, protection et intercession,  crises aux enjeux de vie et de mort !
Je ne peux pas, ne pas m'hasarder, à faire un rapprochement avec ces autres « masques » qui se faufilent en queue des cortèges ou au cœur des manifs !
Car, ô scandale, ils sont masqués, ces jeunes... de masques de violence ! On ne voit même pas leur visage ! Évidemment !
Ce dont la jeunesse a besoin, ce sont des adultes qui sachent regarder la jeunesse sans li  demander une attitude de conformité.  Qui arrêtent de dire en les humiliant « il faut d’abord que tu chausses les chaussures des anciens. » Car ces godasses là elles puent ! Ce dont ils ont besoin  c’est d’un regard ouvert, ferme ou doux, d’acier acier ou de velours, mais transparent et clair ! Un regard qui considère et respecte !