Le prix à payer

Ce livre pourrait être un roman un thriller... s’il  n’était pas gravé de Chair de Sang et d’Esprit !  Joseph FADELLE, avec femme et enfants, débarquent à Paris le 15 août 2001 et vivent une procession mariale : ce qui est impensable en cette terre musulmane, leur terre, leur racine,  qu’ils viennent de quitter et de couper, par  une certaine « force des choses ! »  !
Ce jour, loin de cet événement, confortablement derrière l’‘ambon du 15 août je disais en la fête de Marie : « A nous aujourd'hui d'accoucher de la bonne nouvelle sans tiédeur, ni triomphalisme. Non comme un devoir mais comme la promesse d'un bonheur :Magnifique est le Seigneur : Voilà le cri que Marie nous inspire en ce jour.  Voilà le cri soufflé au peuple des croyants. N'avons-nous donc autre raison d'être ici sur cette terre que chanter les merveilles de Dieu que rendre gloire au Dieu Créateur source de toute Vie ! »
Chacun de ces mots relus dix ans plus tard, suite à la lecture, presque ininterrompue, du livre témoignage de Joseph FADELLE ont des vibrations toutes particulières, entre merveilleux et douloureux, bonheur perdu et retrouvé, Coran et Bible, devoir et choix, Orient et Occident !
Vous allez lire ce livre ! Si, si, il est à lire...  Il est un accouchement de la Bonne Nouvelle, lent, radical, extrême ! L’attendu, le redouté, la descente aux confins de la souffrance, les montées exaltantes,  les signes de la Vie de la mort des passages tout se lient et se délient au fil des 220 pages : « Le prix à payer ! » (L’œuvre, Editions) Paris 2010)
Quand le livre se referme sur la dernière page le silence vous gagne ! Silence de respect, devant un parcours qui en impose : invitation à vivre sa foi sans tiédeur ni triomphalisme dans la quête d’un Dieu d’Amour et une fraternité toujours en devenir !

Quel parcours ne lui faudra-t-il pas accomplir, pour que Mohamed, alias, Youssief, Jean, Joseph  « obtienne »  le baptême, en terre musulmane ! Après de longues  attentes,  au péril de la vie  et bien des portes qui se ferment, il lui faut encore et encore raconter son histoire et écrire des demandes. Alors un jour qu’il participe au baptême d’un petit bébé, il rejoint le célébrant et il  éclate : « A ce nouveau-né vous n’avez pas demandé de lettre pour être baptisé. Eh bien moi je suis un nouveau né dans la foi ! »
A la lecture de ce livre je me suis  dit que tout de même, nous allons des chemins tranquilles ici dans notre vieux monde, usé ! »  J’ai admiré ces visages de témoins présentés avec pudeur. J’ai été sensible à une forme de catéchèse... où le baptême, le sacrement du Pain de Vie, le mariage, la vie dans l’Esprit, l’Église et la perspective du pardon, se posent sans s’imposer avec les mots simples d’un quotidien tumultueux !
Bien sûr à l’articulation de nos questionnements  actuels  nous sommes renvoyés au « Vivre ensemble » avec ou malgré  nos Livres, Bible et Coran, et les contradictions qu’ils peuvent générer,  les « Au nom  de Dieu » que ces paroles peuvent déclencher !

Surement au bout du compte ce livre ne fait pas la part belle à un Islam, qui met en avant, fatwa et corruption... mais il invite d’abord à sortir d’un schéma  toujours trop simpliste que nous utilisons si facilement entre un bon Islam et l’insupportable Islamisme qui rime avec terrorisme. Pas si simple !
La terreur est dans ce récit, passage de la quête du bonheur, à commencer par un terrorisme de clan, de famille, où la réputation, le paraître, la  domination,  l’orgueil semblent l’emporter sur la vérité de la relation  humaines ! 

Oui ce livre invite au regard critique sur le Coran et l’Islam mais tout en même temps il invite à découvrir  et à aimer un peuple musulman.  Il nous plonge au cœur de la vie à Bagdad ou Amman,  entre  gens du peuple et familles nobles descendante du prophète un voyage qui fait et défait des idées !