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yonathan
20 novembre 2013

10 ans : anniversaire !

J’ai eu l’occasion de participer à une célébration comme « consommateur ! » Je veux dire que pour une fois j’y arrivais les mains dans les poches, bien décidé à profiter de ce moment rare ! Il faisait beau ! Tout s’annonçait sous le meilleur jour ! La paroisse fêtait l’installation d’un nouveau prêtre, et en même temps ses dix ans!

Ce qui m’a rappelé qu’à dix ans un enfant avait de plus en plus d’intérêt pour ses copains et camarades au point que ses parents vivent difficilement ce qu’ils ressentent comme un « détachement » de la famille.

En Église ne sommes-nous pas souvent aussi tiraillés entre rapprochement et éloignement, entre familles et engagement ecclésial, entre les différents courants et les jeux et enjeux de nos appartenances et parfois de nos exclusivismes étroits ?

Vers les 10 ans, apparaît un sain « fanatisme ». Un visage, un témoin, porteur d’un idéal, et à qui, l’enfant finit par manifester un culte ! En Eglise ne nous protégeons-nous pas trop de l’enthousiasme saint de l’Evangile de Jésus Christ ?

Pour ma journée festive, les choses se gâtèrent quand l’homélie s’installait comme dans le ciel, ces gros cumulo-nimbus qui n’annoncent rien de bon ! Une rapide allusion à l’Évangile du jour laisse le temps long, bien trop long et ennuyeux d’une leçon de théologie qui place le prêtre sur un piédestal ! Bref ce n’était pas une homélie !

Mais tout  revers son côté positif ! Ce genre d’expérience oblige à réfléchir à ses propres homélies : en définitive, en sont-elles vraiment ?

Puis on nous annonce dans le droit fil de cette leçon de théologie, un exercice pratique en deux temps. Chouette ça va bouger un peu !  Euh… et bien non pas vraiment !

D’abord, c’est l’heure de l’interrogation orale qui a commencé par une série de questions : toutes celles du rituel de l’ordination !

Je me suis bien juré qui si un jour je me retrouvais dans la situation de ce prêtre … que ma réponse à chacune de ces questions serait : « Je vous prie de vous conformer à ce que j’ai déjà répondu le jour de mon ordination ! » Un geste de rappel doit en porter une trace mais ne peut être simple redite. Sinon à quoi sert la parole dite. Même dans le code de la route la limitation de vitesse se répète, mais jamais sans  la mention « rappel » tout simplement parce que le moment initial est fondateur et fondamental et qu’il ne se répète pas et que le rappel  ré inscrit dans l’histoire ! Juste, nous est-il possible d’en faire mémoire !

Puis le prêtre, tel un enfant devant le tableau noir a du réciter le Credo. Des fois qu’il ne croit pas …plus ! Puis ce fut le tour de l’assemblée de dire le Credo ! L’Église peuple de Dieu de tous les baptisés solidaires, c’était hier avec Vatican II !

Et si on en était resté là ! Mai non, pensez-vous ! Nous voilà « condamnés » à nous promener dans cette belle église ! Certes la musique était belle, les chants travaillés. Mais ce qui aurait pu être une balade liturgique agréable a viré au cauchemar ! En fait le prêtre « est conduit » par son examinateur à la porte de l’église !

cleCeux qui osent tourner la tête voient deux silhouettes se dessiner sur la large porte vitrée ! Mais rien n’est  signifié sur ce lieu pénétré et inondé de lumière, sur cet espace privilégié, seuil initiatique « clé » entre parvis et chœur, entre Monde et Eglise ! L’examinateur, tend justement une clef à l’impétrant ! Mais patatras… « Voici -dit-il-  la clef, de votre église… Oui elle est ‘symbolique’ car elle n’active pas le verrou de cette porte tout neuve… »

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Puis ils firent trois pas (je n’exagère pas !) car là on avait placé sur un tabouret un récipient en faïence, avec de l’eau (enfin je pense !) « Voici les fonds baptismaux de votre église… bon d’accord les baptêmes ne se feront pas là, ni même peut-être avec cette cuve placée ici… Mais c’est symbolique ! »

 

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Nouveau déplacement; ils remontent l’allée latérale pour se positionner devant la ‘boite à péchés !’ « Voici les confessionnaux de votre église, bon d’accord, on ne se confesse plus comme cela aujourd’hui… (ouf !) mais c’est symbolique … »

Restait le haut lieu du tabernacle où sied le Christ … et un peu plus bas, bien plus

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modeste la chaise où sied le célébrant … pardon le fauteuil de la présidence depuis lequel le prêtre préside à la destinée de son peuple, au nom du Christ !

Comment ouvrir l’Église avec une clé, dite symbolique sous entendu, fausse ? Comment plonger dans la vie en Christ sans gouter à l’eau du Baptême ? Comment signifier que l’amour puisé en Evangile s’essaie en don et pardon, si l’on ne fait pas l’effort du signe qui parle aujourd’hui ? Bref comment anéantir à ce point la force des symboles, qui pourtant sont plus vrais que vrai ?

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Comment se fait-il que non seulement nous ayons perdu la force de la parole devenue incompréhensible et sans attrait… mais que nous gâchions et anéantissions à ce point le choc des symboles par une gestique impossible et un verbiage inacceptable ?

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